Né en 1952, Renaud Séchan était un mauvais élève et s'est
rapidement engagé dans le militantisme. Mai 68, il a connu, il a
participé, il a occupé la Sorbonne. Ami de Coluche, il a commencé par
se produire dans des cafés-concerts, une occupation qu'il a conjuguée
avec quelques tournages de téléfilms et son métier de mécanicien.
Débuts difficile, premier album Amoureux de Paname en 1975, mais il obtient un succès à la mesure de son talent en 1977 avec l'album Laisse Béton
: la France découvre son parlé argotique, ses textes insicifs sa
critique du monde qui l'entoure... il chante l'amour, la guerre,
l'argent, l'enfance (dans ses chansons, il parle souvent de sa fille
adorée, Lolita), l'amitié, la zone...
Et les tubes s'enchaînent: Mistral Gagnant, mon HLM, Hexagone (qui est interdit en France pendant un certain temps) et tant d'autres....
Le
loubard au grand coeur s'engage dans les oeuvres caritatives (Les
enfoirés, l'association Germinal) et rend hommage à Georges Brassens
dans un album où il reprend ses plus belles chansons. Après un vide qui
date des années 90, une panne d'inspiration, un divorce et une chute
dans l'alcool, Renaud revient en 2002 avec un splendide album Boucan d'enfer, sur lequel on retrouve l'inoubliable chanson Manatthan-Kaboul, en duo avec Axelle Red, qui parle des attentats du 11 septembre 2001 à New-York.
Voilà un artiste français et engagé, découvert grâce à mon père, que j'apprécie beaucoup, auteur et interprète de chansons à texte. Ses textes sont parfois touchants, parfois drôles, parfois touchants, parfois interpelants, mais toujours criants de vérité. Il n'a pas une voix exceptionelle... c'est vrai. Mais ses chansons auraient-elles le même charme s'il n'avait pas cette voix éraillée ? Renaud Séchan a un vrai franc-parler et n'a pas peur de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas, de critiquer les petits (et grands) travers de la société. C'est l'un des seuls auteurs de chanson à avoir réussi à faire de la poésie dans un langage argotique sans tomber dans le vulgaire. En possession de l'un de ses "Best of" (L'absolutely meilleur of Renaud), de son dernier album ("Boucan d'enfer") et de plusieurs 45 et 33 tours ("Mistral Gagnant", "Live à Bobino"), dur de s'en lasser.
Discographie:
Mon film sur moi et mes chansons preférées de moi -> best of (2004)
Boucan d'enfer (2002)
Renaud chante Brassens (1996)
A la belle de mai (1994)
Cante el' nord (1992)
Marchand de cailloux (1991)
Putain de camion (1988)
Mistral gagnant (1985)
Morgane de toi (1983)
Le p'tit bal du samedi soir et autres chansons ... (1981)
Le retour de Gérard Lambert (1981)
Marche à l'ombre (1980)
Renaud - Ma gonzesse (1979)
Laisse Béton (1977)
Amoureux de Paname (1975)
Mistral Gagnant (Selon moi sa plus belle chanson.
Elle parle de l'enfance et de son innocence: la nostalgie d'un père
pour sa propre enfance, en voyant sa fille s'amuser. Sublime
accompagnement au piano.)
Le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants, et les Mistral Gagnant.
Manhattan - Kaboul, en duo avec Axelle Red (une
chanson sur les attentats du 11 septembre à New-York, la violence
universelle, la haine entre deux peuples...)
Deux étrangers au bout du monde, si différents. Deux inconnus, deux
anonymes, mais pourtant... Pulvérisés sur l'autel de la violence
éternelle.
Chanson pour Pierrot (Renaud y parle au fils qu'il aimerait avoir)
Le jour où tu t'ramène, j'arrête de boire, promis, au moins toute une semaine, ça s'ra dur mais tant pis.
Manu
(Sur le thème de la rupture: Renaud s'y adresse à l'un de ses amis, un
loubard. Une chanson qui montre que derrière une apparence "dure", on
peut être quelqu'un de sensible, être affecté par une séparation, un
évènement...)
Mais Manu, vivre libre, c'est souvent vivre seul. Ca fait peut être mal au bide, mais c'est bon pour la gueule
Marchand de cailloux
(une chanson qu'il a écrite du point de vue de sa fille, Lolita, et
dans laquelle il dénonce avec ses mots d'enfant, la misère du monde)
J'veux partager mon Mc Do avec ceux qui ont faim, j'veux donner de l'amour bien chaud à ceux qu'ont plus rien
La ballade Nord-Irlandaise (un hymne à la paix et à
la liberté inspirée de la chanson de Bourvil, "La ballade Irlandaise",
mais greffé dans le contexte de la guerre en Irlande du Nord)
J'ai voulu planter un oranger, là ou la chanson n'en verra jamais. Il a
fleuri, et il a donné les fruits sucrés de la liberté.
Putain de camion (Hommage à l'humoriste engagé Coluche, le parrain de Lolita, mort dans un accident de moto)
T'étais un clown mais t'étais pas un pantin
Dès que le vent soufflera (une chanson drôle qui parle de la mer, de la vie de marin, de la séparation avec la famille quand on sillonne les océans)
J'irais aux quatre vents foutre un peu le boxon, jamais les océans n'oublieront mon prénom
La médaille
(une chanson contre les statues des Maréchaux qui ont été élevées après
la Première Guerre Mondiale, symbole du militarisme que Renaud déteste)
Un pigeon s'est posé sur l'épaule galonnée du Maréchal de France
Et il a décoré la statue dressée d'une gastrique offense
Maréchaux assassins, sur vos bustes d'airain, vos poitrines superbes
Vos médailles ne sont que fientes de pigeons... de la merde.
C'est quand qu'on va où ? (une autre chanson que
Renaud a écrite du point de vue de sa fille, qui parle, avec
l'innocence enfantine, de l'avenir et de l'éducation)
Avec
les d'voirs à la maison, je 'fais ma s'maine de soixante heures, non
seul'ment pour pas un rond, mais en plus pour finir chômeur !
Dans mon HLM
(une chanson amusante décrivant le "logis" d'un loubard parisien et
surtout les locataires, tous plus étranges les uns que les autres de
son immeuble... chacun de ces habitants correspond à un cliché type de la société (Baba Cool, raciste, engagé politique...)
Depuis sa pétition, il y a 3 ans pour le
Chili, tout l'immeuble le soupçonne à chaque nouveau graffiti.
N'empêche que "Mort aux cons" dans la cage d'escalier, c'est moi qui
l'ai marqué, c'est vous dire si j'ai raison.
Adios Zapata
(sur un air de salsa, Renaud y parle du Tiers-Monde en particulier en
Amérique du Sud et du profit qu'en font les USA et l'Europe, à travers
l'histoire d'un jeune Mexicain qui raconte qu’il n’a pas besoin
d’émigrer, comme ont dû le faire beaucoup de son pays car lui, il a du
travail).
Le pavot, la coca, c'est pas Dieu qui les fait pousser, c'est mon papa et moi
Anaïs Nin avec Romane Serda (Un thème original: l'histoire d'amour entre l'écrivain Anaïs Nin et le bandit Henri Miller)
J'ai fui le gris des villes, la pluie est un exil. Elle coule des jours tranquilles, à Clichy.
Hexagone
(Une chanson qui critique la France des années 70 en lui disant ses 4
vérités, et dénonce tous ses travers, dressant un portrait cliché du
français moyen, de la politique etc. Provocante, parfois méchante,
cette chanson a été interdite en radio pendant un certain temps. Un
texte qui, un peu remanié, pourrait tout à fait coller à notre société
actuelle, parce qu'au fond, ça n'a pas tellement changé.)
Si le roi des cons perdait son trône, il y aurait 50 millions de prétendants.
Mon nain de jardin
Pêche à la ligne
En cloque
Morgane de toi
Hexagone
Marche à l'ombre
Laisse béton
Triviale Poursuite
Le petit chat est mort
Mon bistrot préféré
Vivons cachés
Je suis un voyou (reprise de Brassens)
J'ai raté TéléFoot
Société, tu m'auras pas
Les autos tamponneuses
It is not because you are
Les aventures de Gérard Lambert
Corsic'armes
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